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9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 19:59
Jean-François Millet est né en 1814, premières oeuvres en 1839 : portraits et peintures érotiques


Se marie avec Catherine Lemaire en 1853, 9 enfants.
Travail paysan et scènes rurales à partir de 1849.

L'Angélus
(entre 1857 et 1859) - 55 cms x 66 cms: (dans Wikipédia)
En plein travail des champs, deux paysans ont posé leurs outils pour se mettre en prière avec simplicité tandis qu'on devine l'angélus sonner au clocher lointain, (celui de l’église Saint-Paul des XIIe et XVe siècles de Chailly-en-Bière, près de Barbizon).

Ce tableau s'inspire de son enfance paysanne. « L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts » disait Millet.

Tout comme La Joconde, L'Angélus a été représenté un nombre incalculable de fois, sur des calendriers des Postes, des canevas, des meubles, des cahiers d'écolier, etc. Il est devenu une sorte d'icône de la peinture populaire.

Millet est considéré comme un peintre réaliste, mais il a eu une grande influence sur des impressionnistes tels que Claude Monet et Camille Pissarro, et surtout sur Vincent Van Gogh, qui a reproduit à sa façon la plupart de ses scènes rurales.

Vincent Van Gogh "La sieste" (1889-1890)

Salvador Dali en particulier était fasciné par ce travail, et lui a consacré un livre entier (le Mythe tragique de l'Angelus de Millet). En 1938, Dali écrit que les paysans figurant sur le tableau, n'étaient pas simplement en prière suite à l'Angelus, mais qu'ils se recueillaient devant un petit cercueil. En 1963, Dali insiste et obtient du Louvre que le tableau soit radiographié. Sous la peinture, au premier plan, est effectivement masqué le cercueil d'un enfant.

Salvador dali "Atavisme du crépuscule" (1934)

En 1889, la volonté de rachat du tableau par le Louvre est devenu en France une affaire d'état et médiatique, opposant la droite royaliste qui ne voulait pas de cette acquisition, au gouvernement qui ne voulait pas que le tableau devienne la propriété des musées américains. L'État ne réunissant pas la somme nécessaire, le tableau fut acheté par l'American Art Association en 1890, mais aussitôt revendue à Alfred Chauchard, qui le lègue aux musées nationaux à sa mort, en 1909. Dès lors, exposé au Louvre, il est lacéré par un déséquilibré en 1932. Il est affecté au musée d'Orsay en 1986. (Wikipédia)

Le réalisme
est un mouvement artistique du XIXe siècle. Il est à considérer comme un trait d'union, une transition entre le romantisme et l'impressionnisme. C'est une étude approfondie de la réalité. La révolution de 1848 contre la Monarchie de Juillet a des répercussions dans le domaine artistique : les conventions néoclassiques alors en vigueur sont rejetées et le réalisme s'affirme. Là où le Néoclassicisme se référait à la pensée antique d'un idéal parfait, équilibré, mesuré, le réalisme veut montrer ce qu'il perçoit de manière objective. On peut rapprocher cette pensée des avancées techniques qui avaient alors lieu (la Révolution industrielle), mais aussi de la mort de Dieu dont parle Nietzsche : la science prend la place des mythes.

Appliquant une méthode dérivée de la méthode scientifique, l'artiste s'attache alors à représenter ce qu'il voit et non plus des "hauts faits" ou des sujets mythologiques. Les paysans ou les gens du peuple deviennent des sujets de tableaux. (Wikipédia)

Quelques critiques
Millet, le peintre des paysans (Ernest Chesneau)
"Oui, cela n'est que vrai, le paysan de J.-F. Millet, le plus souvent et de premier aspect, est l'animal farouche des Caractères. Il demeure ployé sous la tyrannie de la glèbe et du labeur qu'elle exige. L'excès de la peine physique a étouffé en lui tout développement intellectuel. Il semble nous dire que le travail des bras est exclusif, non des fonctions de l'âme, mais des fonctions du cerveau. Il peut prier; penser, non. C'est pourquoi nous ne voyons nul éclair en ses yeux. Même quand il parle à Dieu, il penche son front vers le sol (l'Angelus)."

Jugement de Baudelaire dans les Curiosités esthétiques:
«M. Millet cherche particulièrement le style; il ne s'en cache pas, il en fait montre et gloire. Mais une partie du ridicule que j'attribuais aux élèves de M. Ingres s'attache à lui. Le style lui porte malheur. Ses paysans sont des pédants qui ont d'eux-mêmes une trop haute opinion. Ils étalent une manière d'abrutissement sombre et fatal qui me donne l'envie de les haïr. Qu'ils moissonnent, qu'ils sèment, qu'ils fassent paître des vaches, qu'ils tondent des animaux, ils ont toujours l'air de dire: "Pauvres déshérités de ce monde, c'est pourtant nous qui le fécondons! Nous accomplissons une mission, nous exerçons un sacerdoce!" Au lieu d'extraire simplement la poésie naturelle de son sujet, M. Millet veut à tout prix y ajouter quelque chose. Dans leur monotone laideur, tous ces petits parias ont une prétention philosophique, mélancolique et raphaélesque. Ce malheur, dans la peinture de M. Millet gâte toutes les belles qualités qui attirent tout d'abord le regard vers lui.»

C'est la découverte de ce commentaire l'année dernière qui m'a donné envie d'aller chercher dans l'histoire de l'art comment avaient été représentés "L'Annonciation" d'une part et "La Nativité" d'autre part...

Fra Bartolommeo (1484-1542) Nativité

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